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"Ne préfère pas le Sang à l'Eau" de Céline Lapertot

Voilà un opus qui relève du conte philosophique ou de la fable écologique et nous Français qui adorons classifier et mettre les choses dans de petits tiroirs , je dirai ne vous en déplaise, que ce n'est ni de la littérature blanche , ni du roman noir , c'est du grisé mais très bon, très fort, très puissant , très percutant , très symbolique! j'aurai pu vous citer moult extraits très évocateurs et je m'en contenterai de deux en fin de chronique. Donc, dans un temps indéterminé, dans un continent indéterminé, des migrants climatiques parviennent assoiffés après des centaines de kilomètres d'errance à Cartimendua , terre promise,eldorado , car s'y trouve la grande citerne, immense réservoir d'eau et seul espoir de survie pour ces populations. Bien entendu, les autochtones ne voient pas d'un bon oeil l'arrivée de ces nouveaux "concurrents" et vont les discriminer par l'appellation "Nez Verts", ce qui va générer des frictions et des haines tenaces entre bandes rivales! L'explosion de la citerne géante suivi d'un tsunami meurtrier va amplifier cette situation désastreuse! Céline Lapertot réussit le tour de force par un court mais très talentueux récit à nous faire prendre conscience de l'absurdité de la condition humaine, de l'impérieuse nécessité d'outrepasser les égoismes, avidités , cupidités, xénophobies et de nous faire comprendre que la violence et les voies sanglantes ne sont que des impasses, des cul-de-sacs désastreux ! Extraits :"L'eau, ce ruisseau indispensable au paisible écoulement de nos jours.L'eau, ce diamant précieux et vital, qu'on s'arrache des mains comme des chiffonniers.On fait bêtement couler le sang pour ce qui relie la totalité de l'humanité.Ce trèsor qui nous abreuve et qui nous lave, cette eau qu'on laisse couler sous la douche quand on se perd dans nos pensées, on chie dedans quand d'autres sont à genoux pour lécher le fond des mares.Papa m'avait dit: "ne préfère pas le sang à l'eau.La vie, c'est gratuit.Ne fais pas couler le sang pour ce qui appartient à l'humanité."       "J'écris ce qui me condamne parce que les mots sont dangereux, aussi puissants qu'un homme qui fait dérailler un train, aussi puissants qu'un groupe qui place une bombe dans l'appartement d'un dignitaire; Je n'ignore pas comme les hommes détestent l'idée d'être portraiturés et de voir leur laideur morale s'afficher sur les murs des villes. Il faut bien que la censure existe quand on réclame l'ordre dans la pensée."  Chapeau bas !!

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