Autant ne pas tergiverser : c'est un polar de haute volée, à l'écriture vertigineuse et à l'intrigue qui tient à la fois du patchwork et du canevas talentueux. Soissons la picarde, la frileuse, son ciel bas, sa morosité intrinsèque et l'adjudant Gomulka qui s'y ennuie à périr à tel point qu'il a devancé sa retraite sauf que.....brutalement, une nécropole est saccagée, une main coupée retrouvée au bord de l'Aisne et un corps démembré dans le fleuve..........le même jour. Affolé, Gomulka demande le renfort du lieutenant Delahaye d'Amiens et ils vont se colleter tous deux , avec les gendarmes Nora et Benoît, à l'une des enquêtes les plus complexes qui leur a été donnée d'affronter. On y parle d'extrême droite, de trafic de drogue, de stress post traumatique, du management de la peur et de la terreur, de racisme "bas de plafond", de pratiques médicales douteuses, et si avec tout ça, vous ne pensez pas que c'est un opus complet et passionnant, c'est à n'y rien comprendre. Il y a des passages très forts où Julia, ex/drh sans scrupules, décortique ses anciennes pratiques pour virer les personnes devenues indésirables dans l'entreprise, la description dantesque des félés du milieu identitaire, les colères homériques de Gomulka, les grains de sable qui finissent par enrayer la "Machine" Delahaye, tout ceci réuni fera que ce sera un nouveau coup de coeur. Un grand merci aux éditions du Seuil et à Marie-Claire Chalvet, attachée de presse.

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