Toute fin du XIXème siècle, Lyon capitale des gônes, des canuts, mais aussi d'une misère crasse, d'une pauvreté endémique et d'enfants livrés à eux-mêmes. Car tout commence dans cet opus par la découverte dans une décharge d'un cadavre mutilé d'enfant par un chiffonnier de passage un 1er janvier. Dès lors, l'enquête s'enchaîne sous la houlette d'un capitaine Soubielle qui a bien du mal avec son équipe secoué par les spasmes des remous politiques et sociaux, mais aussi d'un alcoolisme rédhibitoire qui malmènent le sérieux du travail policier. C'est noir, c'est miséreux, c'est sale, mais c'est raconté avec un incroyable talent qui frise souvent les rivages de la poésie, une poésie sombre à la confluence du Rhône et de la Saône, sous le regard immarcescible de Fourvières. Les personnages sont époustouflants, par exemple le petit Louis Demange, que ce soit dans le Mal ou le Bien, mais la frontière en est si poreuse, et l'époque décrite n'en est pas dépourvue. Et cette inouie famille de pharmaciens, les Génor, à encadrer si j'ose dire! J'attends le prochain ouvrage de cet auteur avec impatience, car transformer l'essai est parfois complexe. Un grand merci à la Manufacture de Livres et à Pierre Fourniaud. 

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