Une violente charge contre une des plaies des temps dits modernes, le jeunisme et le paraître. En l'occurrence, l'opus se déroule au Japon mais il aurait pu se situer sous d'autres cieux. Les laboratoires pharmaceutiques, ce "Big Pharma" opaque et trop souvent délétère vont ici exercer leur maléfice à travers la crédulité et la candeur d'une population prête à tout pour "rester" jeune ad vitam aeternam. Le grain de sable, un journaliste d'investigation un peu trop curieux au goût des dirigeants de Cellvie et qui est retrouvé dans un appartement vide! Les duettistes policiers Yoshida et Kanda, particulièrement complices et redoutables, vont, avec une remarquable opiniâtreté, remonter la filière malodorante jusqu'au sommet de la pyramide, Koji Takagi, un fou furieux mégalomane partisan de l'eugénisme, qu'il faut absolument arrêter de nuire sous peine de désastre sociétal. C'est formidablement écrit, ça nous fait pénétrer dans certaines arcanes nauséabondes de l'univers nippon et ça nous alerte aussi sur ces dérives potentiellement à l'oeuvre dans notre monde actuel. J'avais déjà lu le premier opus de cette auteure, " A l'ombre de l'Eau", présentement, l'essai est vraiment transformé. Un grand merci aux éditions du Seuil et à Marie-Claire Chalvet, attachée de presse.  

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