A l'issue de la lecture de ce remarquable polar, vous ne risquez plus de déguster des bananes avant longtemps. En effet, que se dissimule-t-il derrière ce titre abscons : celui d'un épouvantable insecticide du nom scientifique de chlordécone, plus communément appelé képone en langue créole ou curlone dans un langage plus marketing. Il a été utilisé massivement durant des décennies sur les plants de bananeraies afin de lutter contre les charançons qui détruisaient les racines des bananiers sauf que, c'était un produit empoisonneur qui s'infiltrait dans la terre et les nappes phréatiques. Marc Montroy, mulâtre et journaliste, va vouloir comprendre pourquoi Célio son père inspecteur des douanes a été assassiné, persuadé qu'il était que son cancer provenait du chlordécone. Alors Marc va tenter de remonter aux sources, à ses risques et périls, accompagné de ses amis Sébastien et Max, et, évidemment, va se confronter aux gros planteurs, notamment Diaz, un mastodonte de la banane et figure tutélaire de l'île. C'est absolument passionnant,sur un sujet ô combien occulté en métropole, car après tout, voyez-vous, ce ne sont que des noirs et terriblement éloignés! Sur un rythme infernal, l'auteur nous donne encore à voir actuellement les ravages de l'esclavagisme, du trafic d'êtres humains et de l'occultation de l'un des plus grands scandales récents analogues par ses ravages à celui du DDT quelques décennies plus tôt. Extraits :"les pays pauvres avaient inventé l'économie circulaire bien avant les écologistes occidentaux". "L'hôpital public devenait un arche de Noé des nationalités."   NSP.

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