Extrait : " Il faut prendre l'argent là où il se trouve, c'est-à-dire chez les pauvres. Bon d'accord, ils n'ont pas beaucoup d'argent, mais il y a beaucoup de pauvres" ( Alphonse Allais mais ç'aurait pu être du Macron!). C'est un polar qui nous raconte le parcours fort éclairant d'un Corse naviguant depuis des décennies dans les eaux troubles du Cameroun et qui, à lui seul, est un parangon de ce qu'il est convenu d'appeler du terme pudique de Françafrique, mot-valise exprimant tous les trafics possibles et imaginables avec de puissants relents de néo/colonialisme, armes, corruption, et tutti quanti........Paul Bazzali a joué avec le feu toute sa vie, mais il a fini néanmoins par se cramer. Oui, mais pourquoi, comment et surtout qui, car il était particulièrement apprécié par le pouvoir camerounais depuis des lustres? Alors quid? Le colonel Eric Ronin, de l'ambassade de France, s'interroge face à cette énigme, baignant dans des milieux interlopes, fétides, méphitiques, et l'enquête va s'avérer longue et pétrie d'embûches, luttant contre l'hostilité à peine sous-jacente des camerounais francophones et anglophones, de nombreux pays étrangers mais l'impétrant est un obstiné. Servi par un très beau style, limpide, un rythme qui nous fait passer allégrement sur un demi-siècle d'histoire de France, de mai 68 à nos jours, du SAC de Pasqua à la Françafrique macronienne, c'est un opus qu'il ne faut pas manquer!  Très vifs remerciements aux éditions Lajouanie, à Jean-Charles et Caroline, cette dernière nous ayant encore ravis avec une couverture de haute volée!