C'est pour moi de l'Agatha Christie version indienne, le capitaine Windham personnage principal me fait indéniablement songer à un Hercule Poirot version Angleterre impériale, sous opiacées. Quel polar historique ayant pour cadre l'Inde sous impérium britannique quelques années après le premier conflit mondial ! C'est la dernière chance pour Windham de se désintoxiquer, même s'il faut souffrir une semaine dans un ashram pour cet objectif. Mais quel n'est pas sa triste surprise de retrouver un vieil ennemi, le sinistre Jeremiah Caine devenu Ronald Carter avec une nouvelle femme Emily des années après avoir tué sa précédente à Londres. Devenu l'homme le plus riche de la province, il tient sous sa férule toute une caste de personnages plus ou moins nets. Le lecteur découvre avec cet opus une période et un pays trop peu connus, pétri de discriminations, xénophobie, racisme, ségrégation, notamment envers les autochtones mais on sent déjà frémir les prémices d'une révolte, par exemple via le jeune Samyenta, policier gradé qui ne s'en laisse pas conter et tient ferme face à Windham, un anglais au final plutôt ouvert d'esprit recélant une part d'humanité. C'est un grand polar, superbement écrit, nous faisant traverser les deux périodes de 1905 et 1922 sous des cieux peu fréquents. Quelle découverte que cet auteur.  Très vifs remerciements aux éditions Liana Levi et à Amandine Labansat, remarquable attachée de presse. 

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