L'ingrédient essentiel dans ce remarquable opus classifié arbitrairement en thriller est le cadre, en l'occurrence celui d'un salon international de la littérature dans un pays dictatorial dont le nom n'est jamais cité, le prétexte spécieux étant le centenaire de sa capitale. La thématique fondamentale de l'ouvrage, c'est l'étude à vif, sans concession, de la personnalité de quelques uns de ces écrivains , de sa fragilité ou de sa ténacité face à l'épreuve , notamment du huis clos et de la promiscuité, car ils ou elles vont se retrouver cloîtrer durant plusieurs mois dans des conditions spartiates, jusqu'à générer la mort de nombre d'entre eux. Lillian, Sven, Ogan, Evgueni, vont se révéler à eux-mêmes et aux autres en dépit de la férule inhumaine du président Mordjick et de ses ignobles sbires, plus proches de l'animalité que d'une condition humaine digne de ce nom. La forme, quant au style et au rythme, est remarquable, le fond atteint son objectif, qu'est-ce qui fait que des hommes ( ou femmes) acceptent l'innommable, se résolvent à l'inacceptable, adoptent la résignation en tant qu'attitude majoritaire? Certes, il existera toujours une minoritaire, quelques meneurs pour dire NON, mais à quel pourcentage? Le dictateur n'est susceptible d'exister que par notre attitude sous forme de génuflexion!  Très vifs remerciements à l'auteur. 

Ajouter un commentaire

 
×