Tout d'abord, je vais insister sur le magnifique travail éditorial effectué par cette "petite" maison, quelle qualité, quelle rigueur. Et il y a cette histoire, fin des années soixante-dix, la ville de Tanger à la confluence de plusieurs univers qui, certes, a perdu son statut international d'extra-territorialité, mais qui poursuit néanmoins, au-delà du tableau idyllique, ses activités sulfureuses, ses trafics louches, traînant sa corruption endémique comme une lèpre squameuse. Pierre, un français enseignant, revient sur ces lieux fréquentés il y a cinq ans, répondant à l'appel de son ancien ami Lotfi/Abdou, un personnage complexe, ambivalent, avec un côté Janus. Bien malgré lui, il va être témoin d'évènements scabreux, tel l'escamotage en loucedé d'un cadavre dans la mer, puis le meutre d'un jeune cireur de chaussures. Il va devenir inséparable de Namir, un marocain loyal, et va errer parmi une nomenklatura locale et aristocrate sur laquelle règne, hiératique, Mme Simone, et quelques têtes nobiliaires qui vont beaucoup l'aider dans son enquête, la quête de ses retrouvailles! Le style est remarquable, limpide, fort bien léché, les personnages sont superbement campés, et la reproduction de cette ville légendaire splendidement mise en exergue, avec une atmosphère digne d'un Casablanca au plan cinématographique.  Très vifs remerciements aux éditions Riveneuve, à Elisa Lamarque, chargée de communication.   

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