Dans un tout autre genre que mes addictions habituelles, voilà un opus beaucoup plus paisible qui permet le retour à une certaine zénitude. Sis aux confins de l'onirisme et d'une grâce japonisante, il nous narre la rencontre fortuite , mais l'est-elle vraiment , entre un modeste employé toulousain, Simon, et une dame d'origine nippone échouée en Occitanie, et dont les premiers contacts vont se révéler dès l'abord chaleureux. Une amitié sincère et profonde va rapidement se développer, mais qui est vraiment la surprenante madame Sazaki? Simon n'a pas fini d'avoir son existence tourneboulée par cette personne, et les contacts par exemple avec Kazuo le chat, Dalembert l'iguane et Dora, la prétendue nièce de la dame, vont désarçonner le pauvre Simon et lui démontrer qu'il y a davantage qu'une seule rationalité. C'est un conte , un conte serein et merveilleux qui nous est donné à lire, l'une de ces rencontres propres à vous changer un destin, à vous faire emprunter des chemins de traverse, bien loin de la rectitude traditionnellement empruntée par nos vies bien trop routinières. Mon Dieu que cette bouffée d'oxygène nous procure un bien fou, embaumé par les effluves des catleyas et autres sabots de Vénus. Un oasis d'air pur dans un monde empuanti, c'est le baume, l'onguent que nous délivre ce délicieux opus , loin des miasmes enténébrés d'une noirceur invasive.  Très vifs remerciements à Yves Carchon.