"L'Indien commença à esquisser un sourire, mais le coup de fusil le lui arracha en même temps que le visage. Il n'est pas impossible qu'il soit mort content." Si je débute cette chronique par ce genre d'extrait, c'est pour donner un rapide aperçu du style de l'ensemble de cet opus. Inutile de vous préciser que c'est un polar du meilleur cru. Le pilote d'un petit avion de ligne ( tant qu'à tremper dans l'univers de la drogue, autant qu'il soit de ligne, HUMOUR!), tente désespérément d'éviter le crash mais, pauvre Lucano, ses efforts s'avèrent vains pour ce frêle esquif bourré de drogue, causant la perte d'une importante partie de la marchandise qui va se disséminer un peu partout dans la campagne argentine environnante. Dès lors, un fabuleux road trip s'engage entre divers individus tous plus patibulaires les uns que les autres, entre Zupay, Reiser, les frères Vargas, Keegan, l'Arménien et de nombreux comparses de seconde main! Et je peux vous dire que ça défouraille dru lors de certains passages, en dépit de quelques présences féminines venues quelque peu adoucir , telles Romina, Irina, Vane, un tableau impitoyable , implacable. Il y a un aspect western du XXIème siècle dans cet opus toujours en excès de vitesse, où les balles sifflent , frôlant vos esgourdes de lecteur en apnée. Pour un premier essai, c'est une réussite totale, agrémentée de portraits acidulés, d'un réalisme criant.  Certaines scènes, fort visuelles, s'approchent d'un Tarantino exalté. Très vifs remerciements aux éditions Rivages, à Thierry Corvoisier. 

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