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Indéniablement , deux points forts émergent à la lecture de ce polar très érudit, sa construction, brillante, et le style qui l'enjolive, un style très léché correspondant parfaitement au profil de l'auteur, fin lettré. C'est un opus qui fait régulièrement la navette entre le XIXème siècle, plus précisément le second Empire, à l'époque d'Emile Gaboriau considéré comme l'ancêtre du genre polar, et les temps présents avec le désormais fameux commissaire Théo Payardelle. C'est une intrigue fort singulière que nous propose l'auteur, avec comme cadre principal le château de Valbourguès , qui existe toujours, sachez-le, transformé en propriété viticole et très connu de notre auteur hédoniste, dont les origines remontent aux croisés. Les Maisonneuve, très ancienne famille aristocratique provençale, en sont les propriétaires multiséculaires, et Richard accueille le couple Gaboriau autour des années 1860 dans son antre pour un séjour d'inspiration littéraire, séjour qui va se trouver sérieusement entaché par la mort tragique et suspecte de la domestique Marinette. Cent soixante plus tard, Théo se confronte bien malgré lui à deux meurtres sanglants, mais cela n'est-il pas de l'enfumage? Car ce polar à l'architecture très finement sculptée alterne régulièrement entre le règne de Napoléon III et notre XXIème siècle, selon le principe d'allers/retours magnifiés par une solide documentation.  C'est une enquête fort complexe qui se présente à lui, d'autant plus que s'y mêlent des relents politiques à l'odeur méphitique, qui exigent beaucoup de doigté! C'est une lecture passionnante, addictive, culturellement largement au-dessus du lot, qui va vous transporter avec fluidité sur deux siècles d'histoire, entre drame social et littérature. De telles lectures, de cette qualité, j'en redemande. Très vifs remerciements à l'auteur , à sa superbe dédicace et son magnifique courrier accompagnateur. 

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