Que voilà un superbe roman noir social historique, splendide! Nous nous retrouvons en 1906, année de la plus terrible catastrophe minière, celle de Courrières dans le Pas-de-Calais. La classe ouvrière est hors d'elle, elle éructe, menace, éprise d'une colère débordante face à l'impéritie et au cynisme du patronat local. Dans le même temps, à Paris, nous faisons la connaissance de la grande famille bourgeoise des Desrozelles, de leur fille Jeanne, une révoltée qui s'enfuit pour s'adjoindre aux prolétaires à leurs réunions politiques et Notamment Madeleine Pelletier, une femme médecin, élement rarissime à l'époque et défenseuse acheuse de l'égalité hommes/femmes. Nous allons aussi rencontrer la famme Sorgue qui a permis la victoire des ouvrières de caves de Roquefort, en Aveyron et qui, escorté de son garde du corps Leroy, va remonter dans le Nord soutenir les mineurs éplorés. C'est un magnifique opus, nous narrant la condition dramatique des classes populaires au tout début du XXème siècle, et ce à travers une galerie de personnages ciselés avec une précision d'orfèvre, car il y aussi le couple de François et Suzanne, l'impétueux et inarrêtable Albert, la cousine Lucie Desrozelles à la recherche éperdue de Jeanne, l'ensemble baignant dans un maelstrom bouillonnant de colères et d'imprécations! C'est un roman percutant et nécessaire pour nous remémorer le passé ô combien sombre de ces luttes ouvrières ardentes et qui doit conscientiser notre présent pour souligner que toute régression, comme celle que nous subissons présentement, est impardonnable eu égard à notre apathie. Très vifs remerciements à la Manufacture de Livres et à Marie-Anne Lacoma, attachée de presse.

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