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Violent certes, mais quelle richesse de vocabulaire et quel style d'une rare densité. C'est loin d'être le premier polar que je lis de cet auteur, avec son fameux héros récurrent, le commissaire Dell'Orso , un personnage à coup sûr exceptionnel, mais à chaque fois, je ne peux m'empêcher de songer : mais est-il à ce point mysogyne ? Etonnamment, je ne le crois pas mais il est vrai que dans son dernier opus, il ne fait guère dans la dentelle! Sa description des lieux interlopes et fort sulfureux de certains établissements parisiens mériterait à elle seule plus pages d'extraits, c'est parfois si chaud et évocateur que ça en devient bouillant. En cette fin d'année, Paris commence à ressentir une peur incoercible, notamment chez les péripatéticiennes et femmes de la nuit, un second cadavre ayant en effet été retrouvé éventré dans une poubelle selon un modus operandi similaire au précédent et chacun devrait savait qu'à partir de trois, ça devient une série. Alors Dell'Orso et son équipe, spécialisée dans les crimes sériels, décide sous l'égide de son hiérarque Leroy, de prendre les choses en main. Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'il va s'engager dans la pire de ses enquêtes et la plus autodestructrice. Car les assasinats se poursuivent , et toujours sur des jeunes femmes fort impliquées dans le "travail" de nuit, et pas de traces, pas de preuves, une ombre maléfique fait règner la terreur nocturne! J'avoue humblement que certaines scènes sont pour le moins "caniculaires" , même en décembre, un comble. Mais cette lecture , au fil des pages, devient complètement addictive et extraordinairement passionnante. Il ne faut pas se cacher derrière son auriculaire, certains milieux dissimulés sont peut-être encore en-deçà de cette réalité turgescente décrite car l'ignominie humaine ne connaît guère de limites. Mais comment Dell'Orso va-t-il se sortir de cet ignoble embrouillamini, jusqu'à le mettre en cause personnellement et à provoquer sa fuite du 36 , afin de pouvoir enquêter en loucedé et de traquer cet insaisissable malade? Je ne peux en dévoiler davantage, mais sachez que le rythme est affolant, que l'écriture est superbe et que le style est enflammé! Bon, une chose est certaines, ce polar pur jus, pur sucre, ne plaira pas à certaines lectrices et je le comprendrai , sauf à zapper des passages entiers pourtant nécessaires à la compréhension de ce milieu si particulier, et c'est un euphémisme! Mais quel sens aigu de la description, quelle plume acérée et sans concession, l'un des incontestables points forts de cet auteur. Très vifs remerciements aux éditions nantaises Inceptio , à Ophélie Pourias.

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