Il faut que je vous confie quelque chose : je n'ai jamais pu me décoller de ce texte durant toute ma lecture, cela ne relevait plus de l'obsessionnel , du tensionnel, probablement de la radicale impossibilité de s'en défaire , telle une tunique de Nessus incoercible! C'est un très très grand polar, passé à ce jour sous les feux arbitraires des radars conventionnels, et au final, est-ce dommageable? Prya , commissaire de police en dhésérence dans un corps professionnel en décrépitude, est appelée un soir par son adjoint Ziad  dans une usine de poulets et elle y découvre l'horreur : un bébé assassiné sur les chaînes de production. Mais cet horrible évènement ne sera que le prélude d'une suite horrifique ,tel l'ado Malik transformé en galantine et le jeune Benjamin Brun dépecé dans une pièce montée! Que signifient ces épouvantables méfaits? Ils ne font que traduire par la suite un scénario dantesque où viendra s'intégrer un écrivain à succès cherchant un second souffle, Marc, comme participant à un jeu addictif et pouvant ajouter des idées nouvelles à ce puzzle maléfique, sa petite fille Lison, le seul rayon de soleil dans ce tableau à la Jérôme Bosch. Au-delà, il y a tout un parcours parallèle d'une femme bien mystérieuse et haineuse dont le lecteur suivra la trajectoire avec un effroi grandissant. Au risque de paraître ressasser, c'est un polar d'une exceptionnelle densité , à l'intrigue magistralement maîtrisée, aux personnages formidablement dessinés, dans le Bien ou le Mal absolu, pour moi, une fabuleuse découverte et un plaisir livresque indicible. Entre les thématiques de la maltraitance animale que l'auteure, audacieuse, compare à une potentielle torture à l'égard de ses semblables humains, les scènes titanesques islandaises de la goinfrerie des raies mantas et tant d'autres aspects de cet opus à nul autre pareil, vous lecteur serait nécessairement comblé par ce pur moment de délectation.  Un immense merci à Marie Trang et Lise Chasteloup, attachées de presse, et bien sûr à l'auteure, terriblement impressionnante !