Cette mondialisation qui émergeait déjà sous le chancre d'un conflit armé dévastateur, sanguinolent et ...........absurde, l'immonde boucherie plus sinistrement connue sous l'appellation de 14/18, tel est le cadre de ce cinglant et superbe opus! Le scénario se déroule dans les splendeurs de l'abbaye cistercienne de Vaucelles dans le Nord, où les troupes allemandes et anglaises se livrent une bataille aussi absurde que vaine. Pierre-Jean est un ado jardinier à l'abbaye avec sa famille, très proche de la ligne de crête, mais candide, trop proche de certains gradés allemands tel le lieutenant Junger, manipulateur au dernier degré! Alors, entre les fluctuations guerrières et les affres de l'imbécillité humaine, il ne pourra éviter, en dépit de son cocon abbatial, de se heurter à la mort, la sauvagerie, l'injustice, l'horreur. Paradoxalement, c'est un opus pétri d'humanité que nous affrontons ici, un de ces morceaux de bravoure s'immiscant dans l'immense délitement du cheminement multiséculaire de l'Homme, si tristement fidèle à sa condition camusienne, petit bouchon flottant au gré de ses prurits de violence dissimulés derrière d'hypocrites paravents justifiant l'innommable, le monstrueux. Pierre-Jean restera fort longtemps un fanal dans l'univers lugubre d'un univers à la Soubise, recherchant une lumière atrophiée. Un grand merci à Pascal Dessaint, ce troubadour de la littérature.

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