Du très grand et du fort virulent mais n'y a-t-il pas un moment où c'est un impératif catégorique que de l'être, a fortiori pour cette thématique hautement vitale qui concerne le sujet de cet opus? Bien sûr que oui, lorsque les dérives incendiaires générent indéniablement de pires exactions que le désastre s'annonçant inexorable. C'est le message même de ce roman noir terriblement actuel , affreusement anxiogène, vous prenant en apnée lors de ses 460 pages! Le ventre mou de la démocratie, c'est l'élection, et quand parvient au pouvoir un exalté profondément dogmatique, le risque est fort important d'y abandonner sans effort et avec apathie des reliquats de libertés, publiques ou individuelles. Quand un certain Pierre Savidan parvient sur la plus haute marche, il est quasi inconnu et échappe à toutes les focales économico/politiques habituelles. Doté d'un entourage vénéneux , plus que sulfureux, telle une certaine Fanny Roussel, éminence grise au profil "raspoutinien", il ne va pas hésiter à rapidement piétiner le substrat républicain et contourner ce qu'il estime être des obstacles inadmissibles à son mode de pouvoir. Car Savidan, son mantra, c'est le sauvetage de notre planète, y compris par les moyens les plus impitoyables ,et une montée en puissance dans les outils utilisés tout à fait effrayants. C'est l'écologie punitive dans sa version kafkaienne, une certaine Sandrine Rousseau à côté, c'est petit bras! C'est un grand bouquin, un aspect lanceur d'alerte d'une teneur peu usitée, genre attention aux excès d'une nouvelle théocratie pouvant s'avérer pire que les pires excès de l'actuel libéralisme!  Extrait :" Vous avalerez des couleuvres parce que c'est l'essence de la politique, la politique, c'est comme un hamac, parce qu'on a du mal à grimper dedans, et une fois qu'on y est, on est ballotté de droite à gauche, et de gauche à droite, et on se casse la gueule en sortant."  Un livre plus que nécessaire.  Très vifs remerciements à la Série Noire Gallimard et à Christelle Mata, attachée de presse.