Voici un premier polar, voici une nouvelle auteure, voici un nouvel opus pas encore sorti en librairie, et pourtant, sans être thaumaturge, je sais d'ores et déjà qu'aussitôt après en avoir achevé la lecture via un mail, c'est du grand, de l'original, du parfaitement maîtrisé. Nous nous retrouvons en pleine modernité qu'à titre personnel, je qualifierai de sinistre. Un chroniqueur littéraire fort vaniteux et exploitant son épouse comme vache à lait, a décidé d'utiliser les trompettes médiatiques de la renommée trompeuse des réseaux sociaux pour s'en servir comme tremplin vers la gloire. Il va pour ce faire utiliser des "followers" sous pseudos pompeux , Platon, Démosthène, Alcibiade et leur faire à chacun une partie d'un thriller sous la houlette d'une modératrice. L'action débute par l'assassinat sanguinolent d'un tatoueur discret dont la teneur laisse perplexe l'équipe de policiers dirigée par Martinon , brigadier blasé, et Johanna, dont la complémentarité est exemplaire. Un second meurtre, domiciliaire et particulièrement atroce, d'une nonagénaire juive portant encore comme séquelle l'immatriculation infâmante, les entraîne vers une piste encore nettement plus glauque. Au fil du récit, nous allons rester sur la tangente entre le réel et le virtuel, et la construction arachnéenne qui le sous-tend nous laisse laisse constamment en apnée. Chapeau madame, le potentiel que vous incarnez vous autorise toutes les promesses , espérant qu'un éditeur découvreur de talents saura vous faire émerger des cimes livresques.

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