Il est tout de même fort difficile de ne pas se fendre les zygomatiques à chaque page de cet opus hilarant que je qualifierais d'anti.icônique . En effet, toutes les idoles de l'univers livresque sont déboulonnées, éditeurs, auteurs, personnages, à tel point qu'il arrive un moment où la ligne de partage entre fiction et réel n'existe plus, entre un Bob Dumont, sorte de James Bond de pacotille, un Indiana Jones à la dérive, Delafeuille, un éditeur misérabiliste qui ne parvient à publier que des rogatons, des nanars qui ne sont même pas de gare, et un John Davis, auteur asthénique reclus dans le Quercy, scotché ad nauséam devant sa page blanche. Nous sautons allègrement du fictionnel au réel à longueur de chapitres courts, nous chopons le tournis car nous ne savons plus qui est qui, c'est super bien foutu et sacrément sarcastique, voilà au moins un auteur qui ne se fait aucune illusion sur le monde dans lequel il baigne, qui pratique avec volupté l'autodérision mais quel talent, il éclate à chaque passage. Quel bouquin roboratif, quel onguent sur nos maux contemporains, quel petit caillou dans la "mare nostrum" trop souvent saumâtre, fétide, de la chaîne du livre dont les maillons grincent parfois de mesquineries et de bassesses et je suis fort gré à ce talentueux auteur d'avoir eu l'audace de franchir le rubicon.  NSP. 

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