Ce n'est pas avec ce genre d'ouvrage que le lecteur risque de se reposer et c'est très bien ainsi. C'est aussi avec ce genre d'opus que vous serez moins con à la dernière page qu'à la première car j'ai rarement lu quelque chose d'aussi riche, dense, foisonnant. C'est un thriller qui, de plus, surgit malheureusement en pleine actualité avec cette sinistre police israelienne qui maltraite le convoi funéraire d'une journaliste palestinienne que cette même police a abattu dans le dos deux jours plus tôt. La bande de Gaza, la Palestine, Israel, cette partie du globe baignant dans un état de violence endémique depuis des décennies, voilà où se déroule ce livre extraordinairement bien construit, documenté, rythmé, où les personnages sont dessinés au scalpel et tentent d'échapper à un destin fort mal engagé. Paul Carpentier, ancien journaliste québécois recent transfuge en Israel, va malencontreusement se retrouver mêlé à une affaire scabreuse, celle de l'assassinat d'un ami diplomate. Très vite, les intérêts géopolitiques en jeu vont le balloter, à tel point que sa vie même est menacée. Du côté de sa famille, le tableau n'est guère plus reluisant, que ce soit avec Rachel, artiste peintre, ou David son fils, très anti.arabe. L'action est passionnante, la galerie des personnages magnifique, le rythme intrépide, et vous allez prendre conscience que la situation est loin d'être aussi simple et manichéenne! Mais bon sang, que les religions sont nocives et délétères, quelque soit la bannière sous laquelle elles défilent. Cinq cent pages de bonheur livresque enduites d'une désespérance du genre humain. Mais pourquoi donc fallait-il que la communauté internationale cède aux objurgations de la diaspora juive pour aller créer Israel sur un territoire qui ne pouvait que générer que des conflits perpétuels?  Très vifs remerciements aux éditions du Seuil et à Marie-Claire Chalvet, attachée de presse. 

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