Au-delà de sa grande qualité littéraire et scénaristique, soyons clairs , cet opus est inclassable. Le personnage central est un universitaire défrâichi, raté et frustré, qui a noyé ses rêves évanouis dans l'alcool. Une seule solution pour tenter d'échapper à ses penchants, sa récente retraite risquant d'amplifier ses addictions, écrire un livre et pour rester dans sa ligne d'insignifiance, choisir un héros obscur, un certain Robert Willow, poète américain oublié passé par le tamis de Mai 68, et réfugié en France pour échapper aux foudres du Macarthysme des années cinquante. Ayant quitté Paris et ses girouettes situationnistes, Willow s'était retiré à Etamps, dans le sud francilien et mourut prématurément d'un accident automobile. Resté confidentielle, son oeuvre resta engloutie dans les profondeurs bibliothècaires et Jean Roscoff, l'universitaire aigri, prend alors conscience de la difficulté de son choix : est-ce bien la bonne époque pour faire publier ce genre de livre, cette époque si superficielle et sectaire? Pas certain qu'il ait choisi la bonne voie? Vifs remerciements à Damien Lebreton, vendeur/conseil en librairie qui m'a permis de sortir de ma zone de confort. A signaler la superbe écriture jalonnant les pages de cet ouvrage.

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