On le craignait depuis si longtemps, on le savait si inévitable, incontournable puisque l'Homme est ainsi fait qu'il se précipite droit dans le mur en klaxonnant, ça y est le chaos est intervenu, le merdier , nous y étions, et l'humanité ne se résumait plus qu'à quelques groupes épars, tentant de survivre dans une autarcie névrotique. Ainsi Angus en est-il , après avoir rejoint entre autres Kevin, Pat, Diana , dans une communauté dont l'autonomie alimentaire s'avère bien fragile. A l'aide de très longues phrases au style monocorde, peut-être pour mieux souligner l'épouvantable réalité de l'effondrement, la radicale impossibilité d'un retour en arrière, l'auteur nous fait comprendre les immenses périls qui surviennent. Extrait : "La Rochelle n'existe plus , Bernard, c'est l'océan maintenant qui a pris le dessus. Mais il y en avait tellement de ces réfugiés climatiques, ça pullulait, qui venaient de partout, des quatre points cardinaux, ayant échappé à une mort affreuse, affamés, transis, malades, désespérés, furieux, et moins il y avait de terres immergées et plus ça engendrait des guerres et des guerres à n'en plus finir, des atrocités de tout ordre." Il eut été nécessaire de saisir bien d'autres passages éclairants mais ce dernier suffira déjà à éclairer la gravité de l'instant! Court opus certes, mais tranchant, acéré, sans concession, sans rémission.  Très vifs remerciements aux éditions La Déviation et à l'auteur.

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