Il y a du Stanley Kubrick dans ce premier polar très noir avec des savants fous aux manettes. Extrait : "Le pouvoir des laboratoires pharmaceutiques n'était pas des moindres, il était même le biopouvoir le plus fondamental, faire vivre et laisser mourir. Les labos avaient placé sous leur dépendance une large partie de la population, qu'ils maintenaient en vie sous perfusion, à la merci d'une rupture de la chaîne de production ou d'un problème d'approvisionnement. Avec le soutien des pouvoirs publics, ils accomplissaient au grand jour le rêve le plus fou des barons de la drogue, ils étaient des dealers de vie." Porte de la Chapelle, concentration de la misère, de la clochardisation et des migrants, un soir de distribution de la nourriture, de nombreuses personnes présentes s'effondrent brutalement et meurent, sans trace! Ravard et son équipe du Bastion sont effarés et gros Jean comme devant. Alors, face au chiffre important de migrés figurant dans l'hécatombe, ils se tournent naturellement vers l'ultradroite identitaire, mais est-ce si simple ? Les personnages magnifiquement dessinés sont passionnants et très impliqués, que ce soit la petite Cléo, l'occultiste Borel, Ravard, Manel, Boisseau, des flics très soudés et motivés en dépit d'une redoutable adversité, le scénario recèle une construction brillante et il ne sera pas dit que le lecteur pourrait s'ennuyer , voire se perdre dans les méandres d'une intrigue inextricable. Alors, n'hésitez pas.  Très vifs remerciements aux éditions Les Arènes, à Hind Boutaljante, attachée de presse.

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