PRODIGIEUX !! C'est le premier qualificatif qui me vient à l'esprit quand j'évoque ce splendissime polar qui, de la première à la dernière page, va vous happer tel un monstre des profondeurs! Car quelque part, cet opus est monstrueux, monstrueux de talent, de maîtrise, de construction, de style, de rythme, de personnages fabuleux mais arrêtons ici les louanges et tentons de décrire l'ouvrage. Au centre se situe Coste, ce policier de retour après six ans d'absence et un énorme coup de blues et qui figure désormais dans le service des repentis, loin, très loin, à Saint-Pierre-et-Miquelon, noyé un brouillard poisseux, opaque. Et puis, il y a une histoire, énorme aussi, celle de neuf ados, bientôt dix, nous verrons pourquoi. Le flic Russo, dix ans d'enquête est au bout du rouleau, et quand il finit par retrouver une cache avec des cadavres, il y a aussi Anna, la plus ancienne, et vivante, que l'on n'avait pas intégré dans le décompte macabre initial car on la pensait fugueuse! Dès lors la procureure Sainte-Croix va envoyer Anna sur l'île des brumes, à charge pour Coste d'essayer de la faire parler au maximum pour retrouver la trace du prédateur, car dix ans, c'est une magnifique opportunité. Il est impossible, je dis bien impossible, de se détacher de ce polar tellement il vous surprend, il rebondit, il vous scotche comme un sparadrap maléfique, et cette atmosphère, fuligineuse, oppressante, asphyxiante, ça vous étouffe tel le modus operandi du tueur qui fracture le larynx, détruit la trachée artère mais peut-être en ai-je déjà trop dit? Vous ne pouvez que lire ce polar exceptionnel, sauf à le regretter fort longtemps! D'aucun(e)s diront que cet auteur est controversé, pourquoi pas, chacun est encore libre et c'est tant mieux mais pourtant............Extraits :" Et de tout ce blanc immaculé explosaient les couleurs des maisons. Rouges, bleues, vertes, orange, et leurs déclinaisons, comme une grenade dégoupillée dans un magasin de peinture. Certaines entretenues, d'autres écaillées, les plus jolies n'étant pas toujours les premières." Très vifs remerciements à Laetitia De Guiche, sans laquelle par un curieux concours de circonstances, je n'aurais jamais reçu cette merveille.

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