L'aspect étonnant qui déroute tout de suite le lecteur est la construction de cet opus purement psychologique et terriblement oppressant. D'abord, savoir qui est qui, et ça, autant vous le dire dès maintenant, vous ne le saurez jamais vraiment, c'est un ouvrage de l'ombre et c'est fort angoissant. Rébecca, le personnage principal qui est centre autour duquel toute l'action se déroule reste un pur artefact, prétendument poursuivie oui, mais par qui, nul ne le sait vraiment. Cela relève-t-il de son imaginaire un peu trop expansif, d'un impressionnisme pointilliste complètement déstabilisant ou d'un réel fort astreignant? Bien sûr, il y a ces quelques tentatives d'intimidations, de menaces, mais qui, sincèrement, ne vont jamais très loin, et puis, Rébecca, elle a une collègue dont d'ailleurs, on ne connaîtra jamais le prénom mais sur laquelle, apparemment, elle peut s'appuyer mais est-ce si certain? Il y a bien ce livreur qui semble la poursuivre, mais n'est-ce pas qu'une apparence trompeuse? A coup de chapitres courts et alternatifs, faisant incessamment la navette entre surveillant et soutien, j'ose dire que, si le lecteur ne prend pas un peu de recul, ce livre peut le rendre littéralement fou, entre réalité et faux-semblants! Un ouvrage fort étrange qui vous met très mal à l'aise, qui pose bien les limites du harcèlement, entre ce qui l'est et ce qui ne saurait l'être! Très vifs remerciements aux éditions Plon et à Delphine Goyot, attachée de presse. 

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