Soyons clairs à défaut d'être objectif : ce polar est une pure merveille et que l'auteure lors de son précédent opus était devenue l'une de mes chouchoutes! Mais en l'occurrence, elle passe encore un cap, et quel cap, certainement celui des cinquantième hurlants. Je n'ai décelé aucun défaut, aucune faille dans cet ouvrage, tant sur le fond que sur la forme, l'intrigue sur fond d'île de Ré et de pénitencier, est fabuleuse, certains passages sont d'un réalisme et d'une dureté à vous laisser en apnée, les personnages remarquablement dessinés sont pénétrés avec une dague de haute précision, s'immiscant dans les confins les plus obscurs de cerveaux torturés! La Rochelle, l'équipe du commissaire Baccaro est confrontée à un tueur particulièrement abject, qui égorge à domicile des mères en présence de leurs fils de dix ans. Quel est le mobile, pourquoi ce scénario épouvantable sans compter que bientôt, une ascension dans l'horreur va se dérouler, révélant les flics impuissants. Mais dans ce jeu mortel arrive Victor Caranne, un psy d'une rare humanité et compétence, qui ne va pas hésiter à mettre les mains dans le cambouis, contrairement de trop nombreux autres de ses collègues. Grand personnage que ce Victor, vous ne pourrez que tomber en pâmoison face à ce singulier individu au passé trouble.. Et quelle galaxie de personnants pour le moins détonants, atypiques, comme Markus, cet ancien taulard au coeur "gros comme ça", Babiak, ce flic apparemment mal dégrossi mais beaucoup plus fin qu'il n'y paraît, Samia, psy au coeur d'artichaut, Baccaro, commissaire pétri d'humanité, de la première à la dernière page, vous allez vous régaler, sinon, je veux bien manger mon chapeau. Extrait :" Si vous autres imbéciles romantiques n'existiez pas, les histoires d'amour qu'onraconterait à nos enfants ressembleraient à des bilans comptables."  "Des bêtes qu'on laissait cuire à petit feu l'été, mourir de froid l'hiver, voilà la manière dont on traitait ces hommes, ces femmes, ces êtres humains auxquels on arrachait chaque jour une partie de leur humanité, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus un seul fragment."  Très vifs remerciements aux éditions du Seuil et à Marie-Claire Chalvet, attachée de presse. 

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