Un grand plaisir "polardesque" de 560 pages, voilà comme se présente à gros traits cet opus particulièrement oppressant , haletant , recèlant tous les ingrédients d'une recette avec un excellent dosage . Le rythme est fort élevé au fil des pages, le style n'offre aucune anicroche, les personnages sont empathiques et très bien dessinés, les chapitres sont courts, la thématique est psychologiquement passionnante, bref, pas un seul moment d'ennui pour un ouvrage d'importance qui flirte avec le pavé. La capitaine gendarme Gabrielle Berthelot sort d'une terrible épreuve, la mort violente en service d'un coéquipier sous ses yeux. Bien que forte et résiliente, elle reste affaiblie en dépit de l'arrivée d'un nouveau collègue, Marc. Mais une série de meurtres savamment mise en scène d'étudiantes toulousaines l'a contraint à faire front et à resserrer les liens , en dépit d'un caractère bien trempé dissimulant une affectivité à fleur de peau. Des jeunes femmes déguisées en vestales, les mains jointes, avec une fleur blanche de crocus, qu'est-ce ? C'est alors qu'apparaît Abel, le meilleur ami de la première assassinée, Erika, en témoin spontané. Gabrielle fléchit dans le registre compassionnel mais est-ce bien le vrai personnage qu'elle a devant elle. Quant à Marc, il se débat entre ses problèmes familiaux et son attirance irrésistible envers sa collègue. De sacrés duettistes que voilà, dans un polar très riche , très dense, où le lecteur va découvrir de nombreuses et effarantes subtilités de l'âme humaine. Alors, pour les adeptes du genre, n'hésitez pas un seul instant.  NSP. 

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