La narratrice, c'est une sorte de Gepetto au féminin, Pygmalion d'un combat désespéré, qui, considérant qu'il est un peu tard pour elle et qu'il lui sera inenvisageable de réussir son projet faustien à elle seule, , va , dans un parcours de folie, tenter de faire de ses enfants le vecteur de son aboutissement. D'ores et déjà, cette mère sait incontestablement que notre planète Terre ou plutôt l'espèce humaine, est foutue à cause de la monstruosité, de l'avidité sans limites de nombre de ses congénères. Cet opus revêt la forme d'une très longue lettre à sa fille aînée qu'elle n'a pu embarquer dans sa folle croisade; elle y explique qu'elle a donc refait un enfant , que c'était à nouveau une fille, qu'elle va découvrir autiste. Alors, elle va refaire une tentative mais surtout bien choisir le père biologique pour en faire un fils fort, puissant et diablement intelligent, qu'elle façonnera selon ses désirs. Va ainsi naître Clark, qu'elle fera correspondre à tous ses critères pour, à terme, en faire un vengeur inexpugnable. C'est diablement bien foutu, car dans les débuts, le lecture s'interroge quant à la finalité de cet objet littéraire non identifié? Et puis, ça va crescendo, chaque chapitre un peu plus fort, plus vite, et tout s'éclaire, surgi du côté obscur de la force. Clark, sous la houlette de sa mère, sera ainsi forgé , tel Vulcain, comme un super héros apte à contrecarrer les pires saloperies des profiteurs les plus exécrables. Etonnante et renversante lecture qui m'a, je dois l'avouer, scotché!  Très vifs remerciements aux éditions de l'Atalante et à Emma Chabaut, attachée de presse.