C'est bien la première fois que je suis en accord avec une bande marketing, moi qui a priori déteste ce genre de falbala. Pas moyen de le lâcher, c'est en effet tout à fait ça! Et pourtant, quand vous vous affrontez à cet opus, il faut d'abord éliminer le sentiment de peur face aux 636 pages de ce qu'il est convenu un pavé. Rassurez-vous tout de suite, ce n'est pas un pavé qui va vous écraser, car il se lit extrêmement bien et le lecteur est constamment happé par cette extraordinaire histoire familiale dont deux frères sont le centre gravitationnel. Roy et Carl, aussi dissemblables qu'ils sont fusionnels, l'aîné est d'une grande dextérité manuelle, le second est un hâbleur flirtant continuellement avec la ligne rouge de l'escroquerie. Mais leur enfance commune va à jamais les traumatiser , l'inceste n'étant pas un déséquilibre véniel. Roy, c'est le grand frère protecteur, jusqu'à l'impardonnable, Carl, c'est un ludion irresponsable, immature. Autour d'eux, dans une peite localité de la Norvège profonde, des personnages aux profils acérés, fort bien dessinés, comme les Olsen père et surtout fils, policiers d'une rare obstination, d'un professionnalisme d'équerre, la petite Shannon si charmante, humaine, manipulée par Carl, et bien d'autres formant une galaxie étonnante. Sans compter, en arrière-plan, ce projet d'hôtel fantasmé servant de prétexte fallacieux à une lutte fratricide à fleurets mouchetés. C'est un excellent thriller, remarquablement écrit, avec ce virage des chèvres qui restera emblématique, énigmatique n'est-ce pas ? Et un petit extrait pour la route, sans câble de frein tranché ni durite percèe :" Les médias vivent du pouvoir d'attraction de la merde".  NSP ( Non service presse).

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