Ici, nous pénétrons , comme le titre le subodore, dans le monde sportif, enfin pas tout à fait, plus précisément celui du jugement arbitral, donc humain, par essence soumis à la subjectivité. C'est un cadavre scotché en plein milieu d'un but de handball qui va débuter une série peu commune, celles de victimes officiant dans des disciplines différentes, dans un premier temps collectives. Elles ont toutes un sifflet dans la bouche, symbolique limpide, mais sincèrement, pourquoi tuer pour un motif manifestement si futile? Les policiers d'Antibes sont perplexes et coincés, tandis que des représentants du rugby , du basket, subissent le même sort avec des modus operandi voisins. Nous allons suivre en parallèle l'enquête mais aussi le parcours de l'assassin, incontestablement perturbé, empruntant de multiples identités et ne supportant pas avec justesse toute forme de harcèlement. On va y découvrir aussi des personnages fort étonnants, comme cette taularde très perspicace dont le flic qui l'a mis à l'ombre est tombé éperdument amoureux, et aussi cet extraordinaire goéland, très possessif, doté d'un fabuleux sens de l'observation, avec des passages magnifiques où l'auteur parvient à nous faire entrer dans le cerveau de l'oiseau, complètement étonnant. Cet opus , c'est une promesse, une vengeance au très long cours mais je ne peux vous en dire davantage. Vifs remerciements aux éditions Lucien Souny, à Véronique Thabuis.