Que voilà un roman affreusement , terriblement noir, dans les abysses de la noirceur, mais dans un paradoxe qui n'est qu'apparence, profondément beau. C'est la trajectoire de deux êtres, qui partant d'une convergence, vont progressivement se distancier à l'issue d'un évènement tragique, celui de l'accident mortel de la petite Zora, fille d'Anna la journaliste. A partir de cet instant, tout s'éparpille de façon puzzle, Sacha le frère d'Anna, va tenter une improbable mortification et se retirer dans une antre de silence, un érémitique univers, le monastère de la Grande Chartreuse, mais surtout Anna va rejoindre une expédition arctique pour un reportage à hauts risques , désirant démontrer l'incommensurable bêtise de l'Homme allant jusqu'à détruire les terres polaires. Extrait :" L'Homme est si cupide, il ensemence la planète de projets mortels sans trembler. Si la souffrance produisait une énergie expolitable, je ne doute aucunement que l'un d'entre nous aurait depuis bien longtemps eu l'idée de créer des centrales à géhenne pour produire de l'électricité, et notre conscience aurait fini par s'en assommoder. Le mal est là, il est en nous et il te crache à la gueule."  Si vous êtes une personne frileuse, passez votre chemin car cet opus est celui des très grands froids, insupportables à la condition humaine, celui de l'isolement, de la solitude, d'un huis clos destructeur et délétère mais si vous aimez les grands livres, celui des aventures introspectives allant jusqu'au tréfonds de vous même, alors ce livre est pour vous.  Vifs remerciements aux éditions Albin Michel et à Stéphanie Nioche, attachée de presse. 

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