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Un roman historique aussi noir que la lave du pays qui l'accueille! De la haute tenue et de la souffrance au détour de chaque page et une immense et profonde empathie qui sourd de chaque personnage , tel un geyser incontrôlable sous la puissance des sentiments. Sous la croûte magmatique, une merveille vous attend et je pèse mes mots! Le "Catherine" , une goélette faisant partie de l'innombrable flotille des morutiers paimpolais au début du XXème siècle, fait travailler comme l'ensemble de ses consoeurs, les pêcheurs dans d'ignobles conditions, sous la férule de petits hiérarques, capitaines, seconds, mais surtout d'armateurs d'une rare cupidité, générant une cohorte de maladies et d'accidents plus graves les une que les autres, seul compte le profit, les hommes ne sont que des objets rentables! Extrait: "L'absence de honte de l'équipage tout entier à lui faire découvrir le taudis puant dans lequel il vivait. Savoir que les armateurs l'avaient voulu ainsi, que des architectes l'avaient conçu, que des capitaines l'avaient organisé, et que ces pauvres hommes avaient été à ce point conditionnés qu'ils en tiraient presque une sorte de fierté, oui, ils étaient des Islandais, des forçats de la mer qui survivraient à tout ça parce qu'ils avaient accepté d'en faire leur quotidien." Et puis , lors d'un de ces tristement fameux ouragans boréals, "Le Catherine" fait naufrage à côté d'un fjord et de la localité de Budin. Lequéré et Kérano , ce dernier grièvement blessé, vont avoir dans leur malheur, énormément de chance car, concomitamment à ce drossage, un hôpital laic est mis en place, n'oublions pas que nous sommes en 1903, avec l'arrivée d'un chirurgien , et d'une infirmière française, Marie, qui va devoir composer avec soeur Elisabeth, l'ancienne soignante catholique. La suite, c'est une fantastique aventure humaine, ses joies simples, ses grandes détresses, ses gouttes de bonheur parmi un océan de de désespoir!  Attention, très grand livre à ne manquer sous aucun prétexte. Et quelle écriture, fabuleuse. Extrait :" C'est un cloaque glauque et visqueux empuanti d'odeurs de morue et de merde surchauffées par le poêle qui ronfle. Les hommes, livides, les yeux creusés, sont avachis dans leurs cabanes. Comme tout l'équipage est malade, certains doivent rester assis sur le rebord d'une niche où un autre somnole. Au sol, la paille n'est qu'un lisier malodorant, la pestilence prend à la gorge."  Très vifs remerciements aux éditions Paulsen, à l'auteur, et à Olivia Castillon, attachée de presse.   

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