C'est le polar des errements, de la toxicité du capitalisme néo/libéral, et en premier lieu des Chinois, qui réunissent et réussissent le paradoxe d'allier la dictature politique au libéralisme le plus débridé! Rassurez-vous, cet opus n'est nullement difficile à lire, n'est pas austère ni aride, l'auteure réalisant l'exploit d'écrire un livre clair avec des personnages truculents dont le désormais fameux commissaire Stavros, une légende policière athénienne, heureusement aidé en l'occurrence par le génie de l'informatique Eugène et sa pugnace adjointe Dora, finaude et incisive. Vous allez plonger avec délice dans la vénéneuse gangrène chinoise qui corrompt tout ce qu'elle touche et choisit avec cynisme la Grèce, talon d'Achille de l'Europe, pays affaibli par la stupidité et la hargne de la troika bruxelloise. Très plaisant à lire, passionnant, instructif, addictif, dévoré en quelques heures, cannibalisé avec gloutonnerie, ce polar vraiment pas comme les autres saura vous séduire à la fois sur le fond et la forme. Mais quand même l'Acropole est sous la menace de la folie spéculative, vous pourrez rester insensible face à l'avidité sans limite des hommes, là ce sont des Chinois mais c'eût pu être tout autre représentant de l'espèce humaine dans l'expression de sa toute puissance prédatrice. Extrait : Les morceaux d'un puzzle s'imbriquant les uns dans les autres sans même qu'il ait bougé de sa chaise, une enquête passant entièrement par des machines, des écrans d'ordinateurs et des guichets automatiques. Il démêlait désormais l'écheveau d'une combine à visée spéculative orchestrée par des entrepreneurs grecs pour leurs clients chinois et la fuite des capitaux chinois favorisée par des entrepreneurs grecs via des agences immobilières."  La route de la soie certes, mais nous sommes à des années-lumière des canuts lyonnais !  Vifs remerciements aux éditions Jigal, toujours au top de la qualité.

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