C'eût été une première mais j'aurai pu saisir cette chronique avec exclusivement des extraits tellement cet opus en est parsemé d'excellents. Seulement voilà, c'eût été une compilation et on changé complètement de genre! C'est l'histoire de Louis, un brillant prof d'histoire à la retraite et divorcé; il vit seul avec son chien et sa seule ausace est de l'avoir appelé Macron ( pauvre chien!). Et un jour , il tombe sur une photo jaunie vieille de 50 ans où il reconnaît son premier amour, Frans, au temps de Mai 68, plus précisément celle qui l'a dépucelé en cette période d'amour libre. Dès lors, sa vie , étriquée, va être chamboulée et même Macron va en ressentir les effets! C'est à une véritable quête que nous allons assister, dont même lui n'en comprend pas les ressorts. Non, ne comptez pas sur moi pour vous indiquer si Frans est toujours vivante........... ou pas. Mais ce demi-siécle a laissé des traces indélébiles, imputrescibles. Il n'empêche, quelle découverte et a fortiori inclassable, c'est d'autant plus magnifique dans notre pays champion du monde des coupeurs de cheveux en quatre. Extraits :" Les plus actifs conférençaient plus tard dans des campagnes accessibles à dos d'ânes, trop souvent impuissants face à la grosse machine capitaliste et à la lucarne à blaireaux qui multipliaient les crétins comme des petits pains dans le désert sidéral de la société de consommation en perpétuelle expansion."  "Des écouteurs/suppositoires sodomisaient les rectums de conduits auditifs saturés d'une musique hydraulique dont la mélopée dissonante parvenait assourdie jusqu'à Louis."  "Un livre était un objet précieux qu'on ne déposait pas n'importe où comme un vulgaire rebut. On y farfouillait, on discutait avec le libraire et on ressortait comblé, sous le bras un trésor mûrement choisi."  Aujourd'hui, la vie s'emballait :manger, s'enrichir, aimer, détester, le tout vite, vite, vite et vite......Plus important que l'objet ou le sujet, la perte effrayait. On jetait, on cassait, on délaissait, et déjà une nouvelle aliénation s'annonçait qu'il fallait vaincre dans une vacuité absolue de la raison."  "Il avait lu quelque part qu'un vieux qui disparaissait, c'était une bibliothèque brûlait, lui verrait plutôt sa disparition comme la fin d'un film en noir et blanc."  "En quoi les commémorations étaien-elles une marque de respect et d'admiration pour leur sacrifice? Bien plus qu'à la guerre, songeait Louis, c'est à la paix qu'il fallait rendre hommage et qu'on devait fêter."  Très vifs remerciements aux éditions Ramsay et à Guillaume Bazaille, responsable de communication.

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