Derrière ce titre abscons et un tantinet ésotérique, se dissimule non seulement un polar , ce n'est qui n'est pas pour moi son objet principal, mais surtout un opus passionnant sur les us et coutumes d'un pays africain , en l'occurrence le Cameroun. Gangrené par la corruption et la violence, en proie aux affres d'une fin de règne où se mêlent ethnicisme et barbarie, il ne fait de toute évidence pas bon y mettre les pieds, ce dont ne pouvait se douter Yves, qui se plaignait de sa vie jurassienne trop routinière, eh bien, il va être servi et c'est un euphémisme. Venu pour intégrer une ONG, il va être balancé d'agression en enlèvement tout en réussissant l'exploit dans ce parcours chaotique d'y trouver l'amour. Sans compter ces noirs qui pratiquent allégrement le racisme à rebours et qui détestent les blancs. Dans cet ouvrage exotique, ma prédilection aura incontestablement été la découverte de cette culture extraordinaire dont l'auteur manifestement est un grand connaisseur. Et la description des découpages du pays par exemple en chefferies est loin d'être anodine; le lecteur que je suis y a appris énormément de choses, telle l'existence de ces camerounais anglophones dont j'ignorai tout. Une véritable et fort instructive découverte, agrémentée d'aventures dangereuses et rocambolesques, vraiment un opus pas ordinaire et souvent désarçonnant, et qui nous fait voyager, nous évader à nos risques et périls, si loin de notre maussade hexagone et où l'on constate aussi amèrement que l'ethnocentrisme si décrié par le regretté Claude Levi-Strauss sévit toujours avec autant de prégnance, que les tristement célèbres biens mal acquis sont plus que jamais florissants  !  Proverbe " Un homme sans culture ressemble à un zèbre sans rayures"  Extrait :" Dans la vie, il faut apprendre à regarder mais pas tout voir; écouter, mais pas tout entendre; ne pas chercher à être au courant de tout ce qui se passe derrière, parce que, quand l'oeil a vu, la langue va parler, quand l'oreille a entendu, la langue va parler et ce que la langue dit n'est pas toujours bien."  Vifs remerciements aux éditions Lajouanie et à Caroline , la reine des graphistes.

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