Assurément, l'un des livres les plus durs qu'il m'ait été donné de lire depuis longtemps et pourtant si tristement réaliste sur la nature profonde de l'être humain. Ne devrions-nous pas, d'ailleurs, enlevé humain considéré alors comme un qualificatif surnuméraire? La question mérite d'être posée. Le cadre , le premier conflit mondial, plus précisément l'un de ses aspects les plus occultés car fortement indésirables, en l'occurrence bien au-delà des pelotons d'éxécution des mutineries de 1917, les bagnes en Afrique du Nord et leurs exécrables conditions de vie, genre Biribi. Le capitaine Simon Fleurus qui a tout connu , les pires champs de bataille, Verdun, la Somme, le Chemin des Dames, va être missionné avec le major Zamberlan, pour enquêter sur de mystérieuses disparitions dans le camp de redressement d'Ouchkir, au fin fond du Sahara! Ce qu'il va progressivement y découvrir, en dépit de l'hostilité à peine voilée du colonel Gardanne et du lieutenant Beauseigne et de son terrible vécu, va le sidérer et l'épouvanter. Car des cadavres de conscrits sont aussi retrouvés durant son séjour. L'effroyable violence intrinsèque de la hiérarchie locale at le mensonge éhonté qui lui sert de paravent l'horripile au plus haut point. Cet opus est terrible tout en étant excellent et soulève avec bonheur l'un des pans les plus savamment ignorés de ce qu'on appelle avec ignominie la "Grande Guerre". Je ne suis pas près d'oublier Ouchkir et son insupportable astre solaire! Vifs remerciements aux éditions du Caiman et à Jean-Louis Nogaro, leur infatigable fondateur.

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