S'il existe un polar susceptible de mieux vous faire appréhender notre désastreuse situation économique actuelle et les infâmes mensonges qui tentent de la dissimuler, c'est bien celui-là ! S'il existe un polar qui peut vous servir de révélateur et vous démontrer la vacuité, la fausseté, l'ignominie d'un certain discours officiel, c'est toujours celui-là. S'il existe un polar qui vous met en lumière les causes et les conséquences de l'exploitation éhontée d'un large pan de la population, de la misère sociale générée par tout un système, c'est bien celui-là. Le commissaire Charitos et son équipe, toujours aussi soudée, va affronter la plus grande énigme de sa déjà longue carrière : une voiture explose dans le parking d'un hôtel à Athènes, c'est le propriètaire de la chaîne qui en est victime; le lendemain, une mystérieuse revendication d'un groupe inconnu, "l'Armée des Idiots Nationaux" avec un non moins mobile étonnant , l'hypocrisie ! Et ce n'est que le premier d'une série avec tous le même modus operandi. Mais en creusant et en persévérant, au-delà de la façade lisse, proprette, de toutes ces victimes, un similaire et grave vice de forme : la duplicité, faux chiffres, fausse moralité, genre "tout va bien madame la Marquise, sauf dans les coulisses. Extraits :" Les assassins gagnent les applaudissements d'une grande partie de ceux qui souffrent, ce sont des terroristes du désespoir."  "Aujourd'hui, les pauvres se battent entre eux pour un boulot à trois cents euros." Un grand bravo à l'auteur, sémillant octogénaire, pour moi, le meilleur "polardeux" grec depuis des années , et vifs remerciements aux éditions du Seuil, et à Marie-Claire Chalvet, si gentille attachée de presse. 

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