En ce qui me concerne, humble blogueur provincial d'extraction modeste, ce roman noir frôle les codes de la perfection et ce, dans tous les domaines : les personnages extraordinairement campés que vous ne pourrez, en dépit de votre mémoire peut-être évanescente, oublier de sitôt et ils sont fort nombreux, l'histoire, certains anglicistes de bas étage, diraient "story telling" , le style qui parvient avec une souplesse d'antipodiste, à joindre la simplicité et une précision au scalpel, le rythme, très soutenu à l'aide de chapitres souvent courts. C'est un vrai scénario de film que nous donne à lire cette jeune auteure, ainsi Yannick, jeune courtier en art, à l'activité un tantinet sulfureuse dont nous retrouvons le parcours sur six mois, Phoenix, un tueur à gages amoureux bien malgré lui de Yannick tout comme ce dernier d'un égocentrisme narcissique affolant, Aslanov, chef d'un gang mafieux dans le trafic des oeuvres d'art, Mboyo, autre cheffe et ex.maquerelle nigériane très portée aussi sur l'art sans en avoir l'once d'une connaissance, Darya, la reine des faussaires tout ça pour un Françis Bacon manifestement très laid mais hautement spéculatif, Olivier, le cadet de Yannick , un peintre sous la coupe de son aîné et qui aurait bien voulu avoir du talent, Sonia Boussaidi, capitaine de police écartelée entre son insigne faiblesse vis-à-vis de Yannick et son devoir professionnel de poursuivre les méchants. Yannick est très malade depuis six mois, quand il a été agressé chez lui par un nervi, mais au service de qui, qui l'a contraint à ingérer trente grammes de paracétamol. C'est forcément son foie qui tout pris dans la tronche mais son greffon fait grise mine et depuis, de dyalise en séjour hospitalier, dans l'attente d'une seconde opération et malgré un groupe sanguin très rare, il se traîne et seule une volonté hors-norme le maintient au-dessus de la ligne de flotaison. Vous l'aurez compris si vous lisez ces lignes, j'ai adoré cet opus si j'ose dire dans toutes ses lignes. Extrait :" Il y a là plus de toiles de de maître que Yannick n'en verra jamais, des grands crus aux valeurs délirants, de la joaillerie de luxe, des bagnoles qu'on n'oserait pas conduire, la quintessence de la vanité humaine hors taxe." Bravo Gabrielle Massat pour ce fabuleux roman noir dont les personnages m'ont emmener loin, très loin, de notre médiocre galaxie quotidienne. C'était donc mon ultime chronique, après presque quatre ans de bons et loyaux services pour vous faire passer quelques chouettes découvertes. Vous pouvez reprendre une activité normale "ad nauséam".

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