Un polar sur le thème très peu usité, voire pas du tout, des soldats livrés à eux-mêmes une fois dans la société civile, sortes d'âmes perdues qui errent, abandonnés à leur seul ressentiment, leur seule amertume. Cet opus , c'est celui d'un homme à la dérive, à la tête d'un clan familial, d'une meute qui se consacre aux braquages de grande envergure, espèce de mâle alpha que rien ni personne ne peut arrêter dans sa descente abyssale aux enfers. Ce furent tous de grands soldats, puis pour certains d'excellents policiers jusqu'au jour où la fibre tribale a repris le dessus. Dès lors, une longue série de méfaits marqués par une extrême violence va cheminer durant de trop longues années jusqu'à ce hold/up à moitié raté des lingots d'or de la Banque de France de Béthune. Ils vont alors traverser la France pour rejoindre leurs planques, en Auvergne, puis en Roussillon, poursuivis avec rage et ténacité par Bordas, Kasmarek, et leur équipe; autant vous le dire de suite, ça dépote, ça défouraille, et l'auteur recèle manifestement une très grande connaissance des armes et des techniques de combat. C'est à cent à l'heure que se déroule l'action, sans un moment de pause, avec une foultitude de personnages dont émerge incontestablement Erik Delpuech, maître maneuvrier et fou de la gâchette, le doigt perpétuellement sur la queue de détente. C'est clair que c'est un livre dur mais à mon sens nécessaire quant à sa thématique dans le genre "Chiens de Guerre". Vifs remerciements aux éditions Cairn et à Johana Michler, responsable de com.

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