Il y a indéniablement du Lautner dans ce polar pur jus, pur sucre et ce n'est pas le cadre des années soixante-dix qui me démentira! Qu'est-ce que ça défouraille et si j'ose dire, qu'est-ce que ça fait du bien. Il existe une sorte d'allégresse funeste dans le staccato infernal. C'est alerte, vif, dynamique en diable, la langue est fleurie, les dialogues sont ciselés, en contrepoint durant ma lecture, j'entrevoyais constamment Lino Ventura, Bertrand Blier et d'autres comparses dans des films jadis légendaires qui ont fait briller de mille feux la cinémathèque française. Pays Basque, ma contrée française préférée, deux gangs chevronnés se partagent le territoire dans une sorte de paix armée, les deux chefs Olazagasti d'un côté, Vidal de l'autre. Au milieu, le commissaire Marty, de Bayonne, las et désenchanté, compte les points, sauf que son nouvel adjoint , le jeune Maillard, n'est pas aussi cynique. Un grain de sable, la mort accidentelle d'un basque du cru lors d'un braquage, va bouleverser cet équilibre précaire, évènement qui va faire du commissaire un manipulateur avant son départ en retraite, adoptant le principe du diviser pour mieux régner. Et le frère jumeau du malheureux décédé va lui servir de levier. Dès lors, va se succéder une série de meurtres que chaque chef de bande va mettre sur le dos de l'autre. Schéma très original mais dangereux, vous ne trouvez pas ?  Un très grand merci à Terres de l'Ouest et à l'auteur Philippe Pourxet. 

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