Quand les guerres, les conflits marquent au fer rouge les esprits et les mémoires, au point de les transformer en un irrépréssible besoin de vengeance, c'est la thématique de ce magnifique opus sur fond de guerre d'Algérie, de mépris et de manque de reconnaissance. Pour son trente-et-unième ouvrage ( oui, vous avez bien lu!), l'auteur met le doigt sur une tâche indélébile qui marque encore le passé de notre pays, celui du sort qui a été réservé aux harkis, qui auraient paraît-il, choisi un mauvais camp! C'est l'histoire d'une vengeance au très long cours, sur plusieurs décennies, que nous raconte cet opus, traduite par une série d'assassinats à la scénarisation bien spécifique. La capitaine Emma Golgovine et son complice de toujours Clovis, avec un nouveau venu très brillant , Jibé Urbacalone, vont devoir s'affronter à un tueur en série particulièrement retors devenu tueur d'octogénaires. Reste à découvrir ses motivations. Et comme si cela ne suffisait pas, après l'effondrement mortel d'immeubles insalubres dans le centre marseillais, le suicide fort douteux d'un édile de la cité phocéenne vient compléter un tableau très sombre et donner encore davantage de grain à moudre à une équipe policière sans gouvernail. Remarque polar, la patte indéniable d'un grand, immense respect, Mr Gouiran et je ne saurai achever cette chronique sans l'agrément de quelques extraits :" La grande misère des hôpitaux publics français ,mais puisque le populo craint davantage pour sa sécurité que pour sa santé, on lui donne des flics et des militaires plutôt que des infirmières et des médecins."  "Vieille recette à l'usage des populistes : désigner des boucs émissaires, détourner l'attention des populations vulnérables sur les autres, sur ceux qui sont différents........A-t-il jamais existé de meilleur procédé pour distraire un peuple des problèmes et des enjeux réels? Et puis, si ça permet au passage à quelques-uns de s'en mettre plein les poches en pillant les finances publiques pendant que le regard des autres s'est déplacé vers les nécessaires victimes expiatoires........" Un très grand merci aux éditions Jigal, à Jimmy Gallier. 

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