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Ne nous méprenons pas, le narrateur, Antonin, n'est pas l'auteur, même si certains passages peuvent faire accroire que le réel et le fictionnel sont très proches, parfois solubles dans l'eau fétide d'un certain banditisme qui se voudrait auréolé de romantisme. Antonin, ne nous leurrons, lui-même en a rapidement conscience, ne possède pas la stature d'un mafieux d'envergure mais recèle en lui un autre atout de poids, celui de l'écriture. Et tout en gardant des accointances tenaces avec ses relations d'origine, tels Georges, Karl, Dominique, Gérard, il va finir par prendre son envol littéraire tout en restant nostalgique de cette époque. Mais Antonin ne serait pas Antonin sans ses rapports aux femmes, trois particulièrement, Isabelle, Sonia et Olga, toutes différentes mais chacune dominatrice dans son genre et dont il est parvenu à faire des amies, y compris entre elles! Oui, il y a eu maldonnes à plusieurs reprises, en vertu de quoi son parcours eût été autre, sauf que à force de dissimuler son passé trouble........J'ai beaucoup aimé cet opus qui nous fait voyager historiquement et géographiquement, des post-soixante-huitards à la mafia sicilienne. Extraits :"Le dominant ne saurait chercher d'excuse dans la soumission du dominé."  "Elle m'accompagnait souvent dans les salons du polar où elle appréciait le taboulé servi par les associatifs, l'humour potache et l'ivrognerie adolescente pratiqués par beaucoup de mes collègues, l'intelligence de certaines prises de parole et le confort de presque tous les hôtels, mais elle était chaque fois stupéfaite par la vision de ces rangées d'écrivains assis des journées entières derrière des piles de livres. La jouissance narcissique de rencontrer un lecteur (mieux, une lectrice) lui exposant longuement ce qu'ils avaient aimé dans ses livres, ou celle, masochiste, de voir les admirateurs du voisin défiler en jetant un regard vide sur sa propre pile, l'un ou l'autre de ces plaisirs peuvent-ils expliquer l'obstination de l'auteur de polar français à retourner dans ces halls lugubres que les collectivités locales réservent à la culture, sur ces sièges incommodes, pour de longues heures à peine interrompues par des gobelets de café faiblard ou des verres de rosé assassin apportées par les jolies bénévoles? Apparemment, oui."   Un immense merci aux éditions Métailié et à Marie Voisin, attachée de presse.

 

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