Enthousiasmé!!  Faut-il être assez con pour laisser dormir une telle pépite, enfouie au fond de ma "pal" durant plusieurs mois, et manquer à ce point de jugeotte mérite au moins un carton jaune! Cet opus , tel un ogre livresque, je l'ai bouffé, dévoré! M'étonne pas que l'auteur ait eu Dominique Manotti comme marraine ( oui, je lis même les remerciements!). Pour moi, et c'est peut-être paradoxal eu égard au contexte, c'est le livre d'une amitié indéfectible en dépit et malgrè un conflit complètement débile mais ne le sont-ils pas tous m'objecterez-vous avec justesse? Deux grands personnages dans ce livre, le fabuleux Mohamed Guellab , picaresque, dantesque ( je verrai bien Gérard Depardieu ou Vincent Cassel dans le rôle?) et André Leguidel , "ecce homo", une merveille d'humanité! Et cette amitié qui, au fil des drames, finit par éclore , fleur fragile mais impérissable, au milieu de la rocaille brûlante et de la folie sanguinaire! Oui, je sais, officiellement, la Guerre d'Algérie n'a jamais existé mais alors, parlez-en aux Peyron, Stagliani, Strozzi, Messaoud, Ahmed, Randeneau, Gasc , Bachir et tant d'autres, y compris ceux "d'en face", ces fellaghas honnis que l'on maudissait de notre vindicte aveugle! Quelle puissance, ce livre, quel rythme infernal , quelle humanité à travers et malgrè la mitraille! Et ce mode narratif JE, si judicieusement choisi, en mettant le lecteur dans la tête de André Leguidel qui, tout le long de l'opus, va s'interroger sur sa présence au milieu de ce capharnaum et qui marquer au fer rouge sa vie à tout jamais! "Rien à foutre des morts, ils ont toujours tort", dit ce somptueux personnage de Guellab, impétueux, indomptable mais finalement si humain dans ces dernières scènes avec la jeune Yasmina et son père Slimane! Chapeau l'auteur, vous avez écrit quelque chose de grand ! Un immense merci aux éditions Joelle Losfeld et à Christelle Mta, attachée de presse.