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Je vous présente ce qui est à mon sens le plus beau et terrible roman sur l'immonde conflit de 14/18 , l'un des plus forts, des plus puissants! Il narre, sous la plus plume brillante et acérée de X.M. Bonnot , dont je recommande vivement l'ensemble de l'oeuvre, les dernières années de la vie du grand poète Apollinaire ( vous l'aurez compris!) mais aussi et surtout sa rencontre fortuite et improbable au milieu de cette immense boucherie avec un jeune paysan qui s'est retrouvé comme des millions d'autres emporté dans cette folie "humaine, trop humaine"! Raconté à la première personne par ce fantassin sous une langue magnifique, la première partie se déroule sur le front de Champagne avec ses horreurs indicibles, ses peurs insondables! Mais ce jeune soldat malgrè lui posséde un don inné, celui du dessin, qui va le rapprocher de son gradé poète. Ils vont aussi par un incroyable hasard être gravement blessés quasiment au même moment et tous deux à la tête! Tous deux sauvés in extremis, ils vont être déclarés inaptes à tout service! Pour la seconde partie, Philippe ( car tel est le prénom du narrateur) décide de monter à Paris et de retrouver son sous-lieutenant, se mettant ainsi à fréquenter l'avant-garde artistique du moment , lui le petit paysan de la plèbe, les Cendrars, Cocteau, Modigliani, Max Jacob, Derain, Breton, toute une galerie de portraits d'une rare densité et d'une vérité passionnante, tandis qu'à quelques portées de kilomètres, les morts continuent de s'empiler dans une horreur indescriptible! Drôle de condition humaine, où l'indifférence se mêle à la frivolité!  "Aucun n'est parti dans la nuit. Même les enterrés vivants.Les étripés.Même les retardataires."  "Elle sait, cette femme, qu'il n'y a rien derrière les fusées éclairantes qui se prennent pour des comètes ou la philharmonie des obus. Que c'est vide derrière les aboiements de l'humanité."  "La guerre danse, salope, jupe relevée, autour de cette cité, au rythme des grandes salves, des galopades, des ambulances qui vont et viennent. La ronde des hommes bousillés, en transit. Certains ne vont pas plus loin et partent en hémorragie,en arrêt du coeur. D'autres filent à la maison des fous,sans fenêtres, des canonnades dans l'âme, pour toujours."  "J'ébauche aussi le Paris des nantis, l'arrière qui n'a guère faim ni soif, mais qui s'inquiète. Cet arrière veut jouir, bander, jouer et foutre.Il n'est pas en deuil, pas même en colère, juste trouillard."   "Les hommes ne vivront pas ensemble, mais côte à côte, toujours avec la même cruauté. La guerre reviendra un jour."   "Des gens devenus rien. La victime est toujours coupable". C'est fou ce que ce dernier extrait a une résonnance toute contemporaine, vous ne trouvez pas??   Et vous l'aurez forcément compris, cet opus n'est ni un polar, ni un thriller, même pas un roman noir, mais simplement et profondément la brillante et effarante narration de cette effroyable capacité autodestructrice de l'Homme, sous une plume virtuose et c'était, à titre exceptionnel, mon infinitésimale contribution au centenaire de cet immonde conflit mondial !

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