Bon, on ne va pas y aller par quatre chemins , c'est un Chef d'Oeuvre du Polar! Première tentative et d'ores et déjà le firmament ! Une litanie de superlatifs dont la langue française est pourtant riche ne suffirait pas à décrire les sentiments que j'ai éprouvés une fois la dernière page refermée! J'ai bizarrement opéré à l'envers, ayant d'abord lu le second ouvrage de cet auteur, chroniqué sur ce blog , "La Défaite des Idoles", pour lequel j'avais déjà été enthousiaste! Mais celui-là, c'est quelque chose aussi, tout y est tant dans la forme que le fond, le style extraordinaire, le rythme syncopé, hâché, procurant une rapidité fabuleuse! C'est du deux-cent à l'heure chrono! Etonnamment , l'intrigue est assez classique mais ces personnages, complètement désaxés, cassés, au bout d'eux-mêmes, tant chez les flics que les truands, sachant que la ligne continue entre les deux parties est si souvent franchie que le lecteur ne sait plus très souvent qui fait quoi et qui est le mafieux, qui est le keuf! C'est le bouquin sur la corruption et la tentation, ici point de manichéisme, nous sommes toujours dans le gris, cette zone poreuse où les héros ne sont jamais loin de la pente savonneuse! Il y a des pages incroyables où vous vivez avec le personnage ses situations scabreuses où il rejoint le fil du rasoir, la diagonale du fou, le tout sur fond de prostitution des mineures! Cela défouraille sec chez Dierstein, ça "sanguinole" à tire-larigot, ça trahit, ça arrose et ce, jusqu'au plus haut niveau! Alors, le lieutenant dévoyé Kertesz étrangement énamouré de la petite Clotilde et le capitaine Prigent , d'une rare opiniâtreté, que rien ni personne ne peut entraver dans sa volonté d'aboutir, ne vous laisseront point indifférents et c'est un euphémisme! Je vous conseille vivement les pages 265 à 268, elles sont magiques !!

Ajouter un commentaire