Quel imbroglio ! Une construction impressionnante , vertigineuse, autant que les metiers de charpentier et de monteur d'échafaudages qui sont au coeur de cette intrigue tokyoite! Quand Kozuké, jeune apprenti, retrouve une main et une mare de sang dans le garage de son patron Kenichi Takaoka, il se précipite au commissariat et la lieutenante de police Rekyo Himekawa entre en scène en même temps que son ennemi intime Kusaka! C'est une fabuleuse histoire qui va s'ensuivre, aussi tortueuse et passionnante qu'un labyrinthe de fête foraine, dans le monde interlope de la construction , de sa cascade de sous-traitance gangrenée par la mafia des yakuzas à travers des sociétés écrans! Et ce Makyo Tobé, personnage sulfureux et malsain, qui est-il vraiment? Et Takaoka, est-il bien ce qu'il prétendait être? Rien n'est moins sûr , tout cela sent l'enfumage, et quand les flics découvrent que les assurances-vie ont été détournées de leurs usages et ont notamment été utilisées pour enfoncer la tête sous l'eau de pauvres artisans déjà criblées de dettes, l'incroyable scène de théâtre n'a pas fini de dévoiler ses actes, telles des déviances de célèbres Nô ou Kabuki dont sont si friands les Japonais! Et comment ne pas évoquer cet ébouriffant passage de la scie circulaire, où vous restez scotché à votre siège avant d'aller dégobiller dans les toilettes les plus proches?( particulièrement visuel, ce moment !)  Mais cette question primordiale vous pourquit tout au long des 340 pages: qui est qui dans cette pièce qui n'en finit pas de jouer avec les ombres et la diffraction de la lumière?  Extraits : "C'était un sexagénaire maigre dont le visage faisait penser à l'un de ces radis géants et fripés qui séchaient sous les appentis à la campagne."  Une superbe plongée à l'intérieur de la société nippone dont il est assuré que vous ne ressortirez pas indemne, passionnante et érudite.  Un grand merci à Dominique Sylvain et à l'Atelier Akatombo.

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