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ATTENTION, STYLE SUBLISSIME ! De la poésie à tous les coins de la page! D'ailleurs, la seconde partie de cette chronique sera exclusivement consacrée à des extraits je l'espère judicieusement choisis. Concernant l'intrigue elle-même, c'est un superbe "cold case" ( je déteste ce franglais mais je n'ai pas trouvé mieux!) remontant sur trente ans et mettant directement en cause le personnage principal Mathilde Sénéchal, capitaine de police, revenue sur ses terres originelles dieppoises trente après sur l'instigation de son ancien supérieur, Lazaret, et accompagné de son nouvel amour, le montagnard ariégeois Pierre Orsalhièr. Elle va ainsi se réapproprier péniblement ce terroir particulier à plus d'un titre, truffé de personnages haineux, envieux, aigris, désséchés sur pied , qui marinent sur eux-mêmes sur un espace réduit tels des derviches tourneurs baignant dans leurs eaux fétides! Mais Mathilde se sera pas libérée de sa propre gangue tant qu'elle ne saura pas comment a disparu Jeanne Bihorel, sa jeune voisine! Et ce n'est pas Hortense, effrayante virago terrorisant ce petit terroir, Solange confite dans la détestation, Laure dans son univers éthéré, le mystérieux Nils aux origines incertaines, Edern une force de la nature mais aux valeurs simples et pétries d'humanité qui pourront l'en empêcher. Accompagnée d'Adèle, une adolescente intrépide et précoce, rien ne saurait lui résister, y compris et surtout pas cette chape de plomb opacifiant tous les souvenirs, cette omerta abyssale soudant une petite communauté autarcique et vénéneuse! Mathilde se doit de franchir tous les obstacles, y compris les plus ardus, posés sur son chemin de rédemption. Y parviendra-t-elle, à ses risques et périls familiaux?  Magnifique intrigue superbement construite, personnages dont aucun ne saurait vous laisser indifférent, et ce silence assourdissant des taiseux cauchoix en fond d'écran, quoi de plus attractif pour vous faire titiller les papilles livresques.  Extraits :"Les êtres humains sont ainsi faits qu'ils ont tendance à se regrouper par affinités pour se constituer en tribus. Rares sont ceux capables de transgresser ces règles tacites et de frayer avec les membres de clans étrangers, a fortiori des parias."  "A défaut d'amour, la haine constitue la plus efficace des jouvences."  "Voyager dans le temps est une occupation dangereuse. Hier est un ossuaire à ciel ouvert et demain une succession d'angles morts. Ressasser le malheur en espèrant des jours meilleurs est le plus court chemin vers la folie. Désirer, c'est tenir la porte au diable."  "Au sein de microcosmes étriqués, les barbares sont des porteurs tout désignés du germe de la malfaisance, et le monde a la forme d'un trou de serrure."  "Tartinée de rouge ou sapée classe, neuf fois sur dix, la vérité schlingue."  "Là où il y a des hommes, l'enfer implante ses succursales."  Un véritable festival stylistique, un immense plaisir de lecture et n'est-ce pas là l'essentiel?  Un grand merci aux éditions du Fleuve, à Estelle Revélant, attachée de presse. Et bien sûr à Elena qui ne saurait m'en vouloir d'avoir réalisé cette chronique 24h avant la sortie de son opus mais méfions-nous, je la connais, la bougresse.  

Vaste comme la nuit par Piacentini

Commentaires (1)

Elena
  • 1. Elena | 23/08/2019
Merci pour ce retour de lecture qui me touche beaucoup. Basgi

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