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C'est à une épopée , une odyssée au sens premier du terme que nous convie l'auteur , dont le talent n'a d'égal que la lucidité à la fois exacerbée et exaspérée! C'est une sorte de fable désespérée sur la bêtise et la cupidité sans fin et suicidaire de l'espèce humaine, qui s'expriment en parallèle à travers l'exploitation éhontée et vorace de la Nature et le filon millénaire de l'aliénation par le jeu avec comme décorum le retour des arènes et des gladiateurs ! Or , qu'est-ce que par exemple "Koh Lanta" , sinon via les moyens technologiques "modernes" , le divertissement des foules ! Et connaissez-vous l'origine du mot divertissement justement ? Cela vient de "divertere" en latin , littéralement détourner de ! Tiens donc ! Eaphael et Ugo donc , vont se retrouver au coeur d'une chasse à l'homme, traqueurs/traqués, de policier à gibier, menacés par une caste sans foi ni loi , qui ne connaît que le profit et la soif de pouvoir à travers le clan des affreux Stranberg et de leurs affidés , tels Wouters et autres sbires fascisants! Nous faisons ainsi le tour du globe , d'Australie aux confins du Pôle, de Rio de Janeiro à l'Ouzbékistan, lieux où vont être choisis sur tests d'endurance les futurs combattants d'un cirque à la trogne inavouable, huit au total qui rentreront dans le cercle des prétendus Meilleurs ! Il y a des passages saisissants et flippants dans cet opus qui vous font froid dans le dos et qui impressionnent par la qualité de l'écriture et je ne citerai que celui-ci pour vous attirer , vous lecteurs avertis :" L'impunité de ces prédateurs lui donnait la nausée. Ils exploiteront jusqu'au dernier filon, jusqu'au dernier gisement de pétrole. Des forêts disparaissaient, des espèces étaient éradiquées.Les plantes transgéniques stériles contaminaient les végétaux endémiques pour le profit immédiat de quelques-uns. Les adeptes de la confiscation des ressources avaient même réussi à faire de l'eau un bien marchand. Le réchauffement climatique ne freunaient pas les foreuses. Les derricks pompaient sans discontinuer la sève de la croûte terrestre. Et ces vampires s'abreuvaient aussi de la sueur des hommes. On déménageait les usines pour trouver une main-d'oeuvre toujours plus docile. Les biens fabriqués au bout du monde étaient ensuite acheminés à bas prix par des cargos aux équipages sous-payés, privés de droits et otages de leur navire".  A lui seul , ce paragraphe vaut toutes les thèses d'économie sur le néo-libéralisme ravageur et outrancier, et tous les éditoriaux d'écologistes enflammés !!  Un magnifique roman noir , à la plume acérée, au style dans concession et aux personnages très bien profilés! Un grand merci aux éditions du Caiman et à Jean-Louis Nogaro.  

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