Beillantissime !! L'intrigue, la construction ébouriffante , la description de paysages grandioses, et ces personnages, empathiques , drôles, patauds pour certains , lunaires pour d'autres, une galaxie solaire pour un opus dont j'ai adoré le rythme soutenu et alerte, le style limpide et constellé de formules irrésistibles ! Alors le pays, l'Islande , est noir certes, mais pas nécessairement la vie de ses personnages, ballottés tels des ludions dans un scénario qui les dépasse ! Ainsi Kornélius, policier rompu aux usages suite à moult aventures, apparaît ici comme singulièrement dépassé par les évènements; Ainsi Ida , la légiste qui pour la première de sa carrière commet des erreurs, ainsi Botty qui, parfois , ne sait plus de quoi il retourne, et ce duo , totalement abracadabrantesque , Komsy et Spinoza dont les tics langagiers et la philosophie de comptoir ont accru mon plaisir au fil des pages! Branque parfois, arrachnéen souvent , l'opus recèle une vraie richesse et évite constamment ce perpétuel ennemi du lecteur, l'ennui, ce qui est un atout incomparable! Extraits : "Les patrons ne sont jamais contents, c'est pour ça qu'ils sont patrons".  "Dans les clubs de couture ,.on ne tricote pas la laine, on détricote la vie des autres."  "Côté latins, on est plutôt dans des opéeations de punition et de vengeances, souvent encouragées par le commandement pour répondre à un personnel politique et à une opinion publique qui y sont favorables. Côté .nordiques, on reste..dansdesopérations depolice qui obéissent au principe du minimum de violence nécessaire.Les premiers lient la violence de la réplique à la violence de l'attaque, pas les seconds, qui veulent à tout prix éviter l'escalade."  "Cest quand le moustique se pose sur ton testicule que tu comprends que la violence n'est pas toujours la solution."  "Le jour où on organisera un dîner de cons, tu ne resteras pas aux cuisines."  "J'avais tort,le jour du dîner de cons, tu seras bien en cuisines mais dans le four, des topinambours dans le cul et du persil dans les oreilles."  "Une frappe si violente des deux mains sur la table qu'elle avait bondir en l'air le stéthoscope comme deux serpents en plein coit surpris par une mangouste." Un très grand merci aux éditions Albin Michel et à Françoise Manoukian , épouse d'un bien bel auteur !