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Ce qui avait été une banlieue ouvrière mais prospère n'est plus qu'un quartier à l'abandon. Les maisons des petits blancs d'hier, des taudis pour chômeurs noirs d'aujourd'hui. Les jardins des terrains en friche. Les garages, des dépotoirs. Et les piscines, qui avaient dû faire le bonheur d'enfants de fiers parents en accession à la propriété, des décharges sauvages. La rue, autrefois orgueilleuse et arrogante de ses belles voitures américaines, aujourd'hui déserte et crevassée, se lézarde de bitume noir en guise de rafistolage. Delesteros repère les filles et gare sa Ford Focus Made in China le long d'un large trottoir. Dalles de béton éclatées par le chiendent et les mauvaises herbes. Comme les mômes. Le sol est jonché de détritus. Elle se demande pour la énième fois pourquoi les pauvres s'obstinent à souiller leurs territoires de survie. Il n'y a aucune raison pour que la pauvreté engendre la saleté. Mettre un papier dans une poubelle, balayer devant sa porte, pour des gens désoeuvrés toute la journée, ça ne devrait pas être une tâche insurmontable. A moins que ça ne soit par dépit. Pour faire de sa pauvreté une misère et la jeter aux yeux du monde. Mais quel monde passe encore par Westmont Lane ?  

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